Rencontre et partage avec le Twamer Adrien Laporte

Elisa Glangeaud, membre de l’équipe TWAM, a rencontré Adrien Laporte, Twamer de retour d’un voyage en stop autour du monde qui a duré 4 ans.Elle l’a interrogé sur son parcours de Twamer et ses objectifs à venir.

– Bonjour Adrien, peux-tu partager ton projet en quelques mots ?

Afin d’être en contact avec les populations des différents pays, j’ai choisi de rencontrer les enfants et adultes dans les écoles et universités. Un moyen unique de mieux comprendre le pays.

adrien laporte
Adrien Laporte avec son accordéon en Bolivie

Après une conférence en Argentine, on me posait des questions à propos du foot, au Venezuela, de ce que je pensais du pays après 14 ans sous Hugo Chavez, en Mauritanie, ce que je pensais d’Allah…

Le tour du monde a été financé en jouant de la musique dans la rue, en réalisant du wwoofing, et autres petits boulots… mais également grâce à toutes les rencontres effectuées.

En réalisant des conférences, j’étais souvent invité par les parents d’élèves, étudiants ou professeurs.

Quand on est nourri logé et que l’on voyage en autostop, l’argent n’est plus très utile.

Ensuite j’ai utilisé TWAM car j’ai lu le livre de Ludovic Hubler et via les réseaux sociaux, j’ai découvert le site.

– Quel message souhaites tu délivrer au monde à travers ces rencontres ?

J’adapte mon message en fonction des publics.

Mais dans les pays riches et les pays pauvres, j’aime parler des Papous. Un peuple vivant sans argent mais avec la nature. Selon leurs mots, la Papouasie est un paradis. L’argent et le matériel ne doivent pas être les centres d’intérêts, mais l’être humain et la nature.

Dans les pays riches, j’aime montrer qu’avec un budget faible, on peut faire beaucoup de choses, notamment un tour du monde mais il faut de la patience, apprendre les langues étrangères, s’intéresser aux différentes cultures, chercher des petits boulots auprès des agriculteurs…

J’aime également éveiller les consciences en parlant d’une économie plus équitable et locale, permettant d’enrayer les migrations clandestines et de réduire la pollution, responsable de problèmes de santé, de pertes de la biodiversité, de déréglement climatique. Ou encore parler du manque de liens humains dans les pays dit développés.

– Quelles ont été les réactions lors de ces échanges ?

Un des thèmes de mes conférences est « A quoi ressemble le pays parfait ? »

Parfois le public est d’accord avec mes idées et parfois je dois les défendre plus longuement. Cependant, les critiques m’ont permis d’affiner ma réflexion et mon argumentation ou de revoir des idées qui me paraissaient bonnes du point de vue français mais mauvaise du point de vue d’un Africain.

Les critiques permettent de se remettre en question. Ce n’est pas toujours facile mais un voyageur part à l’étranger pour apprendre et non pour se détendre comme le fait un touriste.

Lors des conférences, je donne mais je reçois certainement encore plus.

– Qu’en as tu retire sur le plan personnel ?

Chaque conférence me permet de faire des nombreuses rencontres et dans le voyage, la rencontre avec un habitant du pays a autant, voir plus, de valeur qu’un paysage.

J’aime refaire le monde et pouvoir le faire avec des personnes venant d’autres pays, de milieux sociaux différents est beaucoup plus enrichissant que de discuter continuellement entre amis partageant souvent les mêmes valeurs.

De plus, un débat avec un inconnu est plus vrai car on a pas la peur de critiquer, de perdre une amitié.

– As tu un conseil particulier à donner aux Twamers ?

En Amérique du Sud, il ne faut pas avoir peur de frapper aux portes des lycées, universités avec un document expliquant en une dizaine de ligne le projet. Très souvent, vous organisez la conférence dans les 24h.

On peut également contacter les Alliances Françaises qui sont souvent très réceptives à ces initiatives.

– Quel est ton meilleur souvenir ?

Au Chili, un camion m’a pris en stop et m’a proposé de traverser le Chili du Sud au Nord.

adrien laporte
En pleine conférence de retour en France

Ce n’était pas mon objectif. J’ai donc pris la carte routière et fait le choix de m’arrêter à Rio Bueno, une ville sans intérêt touristique d’environ 30 000 habitants. En allant voir le directeur du lycée, j’ai réalisé des conférences dans environ 5 classes et une dizaines d’élèves ont voulu m’inviter chez eux pour me montrer les traditions de leur pays. Je suis finalement resté une semaine dans cette ville.

En Bolivie, j’ai joué de l’accordéon dans une école de musique et témoigné de la faisabilité de voyager dans l’ensemble de l’Amérique du Sud seulement en jouant de la musique dans la rue. Je représentais un rêve pour de nombreux élèves. Il y a encore quelques années, j’étais, comme eux, dans une école de musique sans jamais avoir imaginé voyager grâce à mon accordéon.

Que fais-tu aujourd’hui après ton retour ?

Je prépare mon « paradis » personnel en travaillant comme volontaire dans des fermes pour développer mes compétences en autoconstruction et agroécologie. Après la construction de ma ferme autonome, je souhaite développer le concept de « ville en transition » ou « éco village ».

Actuellement je fais des conférences afin de partager ma vision d’un monde meilleur vu par un ingénieur industriel en m’inspirant des modes de vie rencontrés au Tibet, en Papouasie, Australie, dans les Andes, au Brésil ou en Afrique… en prenant les bonnes idées des différents pays.

Ta définition du voyage engagé ?

Le voyage engagé consiste à partager ses connaissances afin d’enrichir celui qui n’a pas la chance de voyager ou d’étudier. Le voyage engagé doit aider à rééquilibrer le monde. Avant Twam, je faisais déjà des conférences car selon moi il est important de partager ses idées.

Le Twaming fait partie de mon idée d’un monde meilleur, un monde de partage et d’échange où tout le monde est gagnant.

Pour retrouver Adrien :

Son profil TWAM : http://www.travelwithamission.org/fr/profil/Guizmo

Son site : http://tourdumonde2010.free.fr

Sa page Facebook : les aventures de Froggy

Son email : adrien.laporte@hotmail.com

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