Justine Laborde – ONG Terr’ativa au Brésil
Justine est chef de projet au sein de l’ONG Terr’Ativa à Rio de Janeiro au Brésil. Ces dernières semaines, elle a créé un profil sur la plateforme TWAM et a d’ores et déjà reçu plusieurs Twamers ayant partagé connaissances, compétences et expériences dans son association. Elle nous fait part aujourd’hui de son expérience de Twaming et de ses espoirs pour le futur.
Pouvez-vous nous présenter l’ONG Terr’Ativa dont vous faites partie ?
Terr’Ativa est une ONG franco-brésilienne créée en 1999. Son objectif est de promouvoir l’accès à l’éducation et à la culture pour les enfants des communautés défavorisées (favelas) de Rio. Nous travaillons actuellement avec la communauté de Morro do Fubá dans la zone nord, qui compte environ 15000 habitants. Nous essayons de leur montrer une réalité différente que celle subie au quotidien.
Quelles activités mettez-vous en place en faveur des enfants ?
Nous avons en ce moment 2 axes d’activité : les activités de soutien scolaire, artistiques et sportives avec un suivi pédagogique et les activités « Ferias ativas » organisées pendant les vacances pour occuper les enfants. Nous travaillons avec un groupe régulier de 50 enfants (entre 6 et 12 ans) mais leur nombre peut atteindre 120 à certaines périodes.
Quels sont les besoins particuliers de ces enfants ?
Beaucoup ne savent pas lire ni écrire. Les écoles de ces quartiers sont souvent de très mauvaise qualité. C’est pourquoi nous les accompagnons scolairement car pour la plupart, ils ne bénéficient pas de suivi pédagogique chez eux. La majorité n’est jamais sortie de la favela qui constitue un système de discrimination intégrée. C’est pourquoi nous organisons une sortie par mois du quartier : théâtre, musée, plage, parc ou pique-nique. Certains ont ainsi pu découvrir la mer pour la première fois. Nous assurons également un suivi de leur santé si besoin et certains enfants voient aussi une psychologue volontaire qui vient une fois par semaine.
Quels sont les projets à venir ?
Trois nouveaux projets vont débuter cette année grâce à des financements avec le gouvernement de Rio, la Préfecture et le Secrétariat de la culture. Ces projets « points de culture » vont permettre la création d’une bibliothèque avec un médiateur de lecture, une salle d’informatique avec des cours gratuits et un projet exclusivement destiné aux adolescents. Ils vont élaborer un livret sur l’histoire du quartier pour travailler sur la mémoire et des activités artistiques sur la revalorisation de la culture africaine (danse, chants, musique), très présente ici, mais qui tend à être oubliée.
Qu’est ce qui vous a amené à intégrer le réseau TWAM ?
J’adhère totalement au concept de TWAM qui consiste à faire le lien entre des gens qui ont quelque chose à proposer et des structures existantes dans différents pays. Nous recevons beaucoup de demandes de personnes cherchant à aider mais qui n’ont rien de particulier à proposer, ce qui n’est donc pas adapté et même parfois déplacé. Le réseau TWAM permet de faire la jonction de deux bonnes volontés, d’unir des talents à travers un vrai projet : celui de la structure qui accueille et celui du Twamer qui arrive avec son projet d’échange et ses compétences. Chaque Twamer permet aussi au Twamhost de multiplier les contacts internationaux. Et pour la structure accueillante comme Terr’Ativa, cela donne une visibilité intéressante.
Pouvez-vous nous parler de vos expériences d’accueil de Twamers au Brésil ?
Nous avons reçu en mars des visiteurs venus donner des cours de jardinage. Puis nous avons eu notre premier Twamer, Jérémie, qui a animé avec succès un atelier cirque pendant une semaine en juin. Il a travaillé avec un groupe de 10 enfants, avec à la clé un spectacle et une dégustation de crêpes bretonnes, tous deux forts appréciés. En partant, il a fait don à l’association de l’ensemble du matériel de cirque afin que se prolonge la dynamique créée : diabolos, balles de jonglage, anneaux, rubans, etc. Son intervention a remporté un franc succès auprès des enfants.
Cette semaine, nous venons d’avoir la visite d’un nouveau Twamer, Clément, qui est venu réaliser pendant un après-midi un film institutionnel qui nous sera très utile pour promouvoir nos activités. Il a en parallèle tourné un deuxième film sur le quotidien du quartier, les activités des enfants à l’association et des interviews des membres de l’équipe. Un projet très utile qui nous servira longtemps.
En septembre, nous attendons 4 nouveaux Twamers qui apportent dans leurs valises des dessins réalisés par une école du Val d’Oise. Ils vont faire dessiner les enfants d’ici et rapporter les dessins en France à leur retour dans un projet d’échange entre écoliers.
Qu’est-ce que ces activités amènent aux enfants ?
Le concept est très constructif. Cela leur apporte une grande ouverture. Les enfants sont très curieux, posent des questions et découvrent une nouvelle réalité.
Est-ce que la langue pose problème ?
Il est préférable pour venir ici d’avoir au minimum quelques bases en espagnol pour pouvoir créer un échange. Le mieux est bien sûr de parler portugais mais quelqu’un qui connaît l’espagnol peut arriver à se débrouiller.
Je parle personellement le français, l’espagnol et l’anglais en plus du portugais. Je peux donc aider à la traduction pour les Twamers.
De quels types de Twamers avez-vous besoin ?
Nous avons des besoins en communication pour refaire et améliorer notre site internet. Des personnes pouvant offrir des activités pédagogiques sont également les bienvenues. Et à l’avenir, nous aurons aussi besoin de volontaires pour l’aménagement de nos locaux : peinture, fabrication de meubles recyclés, maçonnerie. Avis aux volontaires !
Plus d’infos : http://www.terrativa.org
Facebook: https://www.facebook.com/ong.terrativa
Profil TWAM : http://www.travelwithamission.org/fr/profil/TerrAtiva