Sur la route de l’Énergie avec Yves Priem 

Yves
Conférence à la South Delhi Polytechnic for women

Après des études dans le domaine de l’énergie puis des expériences professionnelles en Afrique sur des plateformes pétrolières, mais aussi pendant deux ans pour l’ADEME (l’agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie), Yves Priem prend conscience de l’importance de développer des énergies alternatives. Son métier et diverses expériences professionnelles lui permettent de développer des compétences autour des énergies renouvelables.

des energies
Pompage éolien, Djibouti

A l’époque où il travaillait sur les plateformes pétrolières, un domaine éloigné de ses convictions, le besoin de voyager s’est présenté comme une évidence. N’étant pas dans une optique de tourisme de masse, il voulut donner un sens à son voyage et lier l’utile à l’agréable.

Dans les profondeurs d’une montagne himalayenne, centrale hydraulique, Inde

En souhaitant trouver un fil conducteur, il allie donc voyage et projet professionnel.  Un objectif est trouvé : rencontrer des personnes qui travaillent sur le développement des énergies renouvelables, afin de découvrir des projets novateurs dans le Développement Durable. La toile de fond, ou le fond de la toile est posée.

Il décide alors de se lancer dans un périple de France en Indonésie, en passant par l’extrême Orient, qui l’amènera a travers l’Égypte, le Soudan ou le Yémen de 2012 à 2013 (post printemps arabe) pour s’intéresser puis sensibiliser à son tour à l’utilisation des énergies alternatives. Son projet, La Route de l’Énergie a mis du temps à se mettre en place ; il prit un arrêt dans son travail durant 9 mois pour préparer le voyage et construire la colonne vertébrale du projet. Il a fallu trouver des interlocuteurs, des acteurs et des projets à aller voir durant son circuit (tel que TWAM le propose). Pendant ces 9 mois, le deuxième objectif fut de trouver des financements pour son voyage. Il a dû trouver des partenaires dans divers domaines (la plateforme TWAM qui a permis d’avoir plus de visibilité pour ce projet), trouver diverses institutions, associations dans le domaine du Développement Durable, et a dû s’autoformer à la communication pour acquérir de la crédibilité et faire des demandes de sponsors.  Parmi toutes les richesses qu’apportent de tels types de projets, Yves nous cite des compétences développées en montage de projet, pour réaliser des interview et enquêtes terrain, la réalisation d’articles et au montage vidéo, entre autres. Enfin sponsorisé, il s’est rapproché d’acteurs locaux dans les pays qu’il allait traverser et est intervenu dans des Universités et écoles autour de son voyage et des énergies renouvelables.


Un Colibri pour communiquer sur les enjeux globaux, et comprendre comment agir localement. A son retour le voyage continuait à travers différentes interventions ou participations dans son ancienne université, lors de rencontres ou débats ecocitoyens, et avec la plateforme et les évènements TWAM. Une autre piste, post voyage, pour la valorisation, l’échange et le partage.

Focus sur une mission :

Seul avec son sac à dos, le Marseillais a cheminé en Turquie, en Jordanie, en Egypte, au Soudan, en Ethiopie, à Djibouti, au Yémen, au sultanat d’Oman, en Inde, jusqu’au Népal, en Chine, au Laos, en Thaïlande, en Malaisie pour enfin atteindre l’Indonésie.
Durant son voyage, une mission en Ethiopie en mars 2013 à davantage attiré notre attention ; à l’institut YEHA, l’ONG BioEconomy Africa et sa Bio-ferme, il nous parle d’un projet innovant mêlant divers domaines et structures. L’objectif d’Yves était de voir et d’accompagner le développement des solutions biogaz. Ce projet pionnier, malgré la situation économique de l’Éthiopie (parmi les plus pauvres) n’existait pas encore en France à l’époque.

L’institut YEHA a pour but la sensibilisation environnementale des plus jeunes (de 6 à 18ans) et la formation autour des enjeux du développement durable. La bioferme est un terrain expérimental et offre une formation aux fermiers et agriculteurs pour leur permettre d’adapter leurs techniques aux changements climatiques. L’ong Bio Économy Africa développe et diffuse des solutions avec le biogaz en Ethiopie et dans d’autres pays africains. Notamment de petites unités de production de biogaz, qui limite l’abatage d’arbres et la désertification, tout en épargnant une pollution intérieure importante, avec un confort amélioré et pour une exploitation viable et durable. Ces 3 structures forment un ensemble cohérent allant de l’éducation jusqu’à l’accompagnement professionnel en passant par de la vente et la sensibilisation aux questions environnementales ; ces différents acteurs œuvrent ensemble autour d’une problématique commune et globale pour favoriser le développement local.

L'institut YEHA
Section énergie université de Pekanbaru, Indonésie

En plus de l’Institut Ethiopien, il s’est arrêté de nombreuses fois en route pour présenter la démarche de « La Route de l’Energie » et son circuit itinérant, notamment à la South Delhi Polytechnic for Woman à New Delhi en Inde, au Centre d’Etudes et de Recherche de Djibouti et à la Facultly of Sciences and Technology à Perkanbaru en Indonésie.

Finalement il a pu côtoyer des initiatives exemplaires à travers divers continents ; un voyage dont il est fier. Yves pouvait s’appuyer sur l’histoire de ces projets pour avoir un deuxième type d’échange extra-touristiques détaché du consumérisme ou d’une approche mercantile, et a partagé son épopée Ethiopienne notamment en Inde, au Laos, et en Indonésie. Pendant son voyage et à son retour il a valorisé les initiatives énergétiques extra-européenne au plus grand nombre, par le biais des soirées organisées par l’association TWAM et de forums, salon, débats, rencontres, dans son ancienne université…

Présentation South Delhi Polytechnic for women

Même s’il n’a pas gardé contact avec les endroits où il est intervenu, il sait que son histoire et ses découvertes ont servi au bien commun, en mêlant passion et projet professionnel, la Route de l’Energie est un projet qui encore 5 ans après donne matière à réfléchir autour des énergies renouvelables.

A présent, il a toujours la bougeotte, et commence un voyage de 6 mois en décembre 2018 en famille, où il traversera la Méditerranée jusqu’en Algérie, puis ira en l’Inde et en Asie Centrale. Il espère peaufiner son arabe, et surtout favoriser et retrouver un type de voyage toujours éloigné du consumérisme du tourisme de masse, au profit de rencontres ou échanges authentiques, simples, qui font chaud au cœur. Il pense toujours à TWAM, notamment lorsqu’il sera en Asie centrale, en Ouzbékistan, au Tadjikistan, et au Kirghizstan pour un voyage qui se voudra plus itinérant, lorsqu’il s’arrêtera dans les petits villages. 3 projets différents lui trottent en tête, et entre dans la dynamique de TWAM :
– Partir avec un rétroprojecteur pour proposer des projections ambulantes de films, documentaires et photos prise sur le parcours afin de s’ouvrir à l’échange interculturelle, aux sourires et à l’hospitalité.
– Partir avec un drone pour faire des images vues du ciel et proposer une copie aux habitants et collectivités locales pour qu’ils voient leur village vu du ciel, valoriser le territoire et nouer des relations.
– Partir avec un petit théâtre pour proposer des spectacles de marionnettes et d’ombres pour les plus jeunes. Et avoir la joie de voir son fils évoluer près des petits ‘êtres d’ici ou d’ailleurs.

D’une manière générale, Yves est proche des valeurs de TWAM, et croit fondamentalement à l’échange, il a conscience que n’importe quel type de projets intéressera des populations locales si c’est fait avec bon cœur. N’importe quel type de projet peut intéresser des personnes sur votre trajet. Contrairement au tourisme de masse, il existe d’autres rapports possibles avec les populations locales. Pour les futurs twamers il recommande une seule chose : il faut croire à son projet car quand on voyage, en effet, il y a énormément de locaux qui sont intéressés pour rencontrer des étrangers autour de diverses idées et sont flattés de l’intérêt que peuvent leur porter des étrangers, surtout quand ces derniers leur apportent quelque chose de spontané, nouveau, sans prétention. Oui, il y a beaucoup de personnes qui sont ravis et heureuses d’avoir des touristes qui s’arrêtent chez eux pour leur proposer quelque chose de gratuit ; un échange se créé systématiquement. La majorité ne pourront probablement jamais voyager, pour eux c’est une expérience positive de voir des personnes et des choses dont ils n’ont pas l’habitude. « Cela n’a pas de prix quand 2 inconnus se sourient, se retrouvent sur une fugace complicité, ou qu’un pauvre invite le riche avec une hospitalité royale, déstabilisante, naturelle et désintéressée, alors que des mondes les séparent. Ça donne du courage dans le cœur, du carburant pour un monde meilleur, de la foi en soi, en l’autre et de l’espoir en l’avenir. »


L’échange, la découverte et la positivité sont les maîtres mots de ce baroudeur de l’énergie.

Site : http://laroutedelenergie.fr
FB : @laroutedelénergie

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